Maitriser le risque de diffusion de l'influenza hautement pathogène entre les élevages de volailles
Résumé
Au cours de l’épizootie d’IAHP H5N8 en France pendant l’hiver 2020-2021, quatre foyers en élevage de volailles ont été détectés dans le bassin de production situé en Vendée et Deux-Sèvres. Malgré des densités d’élevage et de volaille importantes, avec notamment la présence d’élevages de canards à rôtir et de canards à foie gras, ces détections n’ont pas abouti à une diffusion large parmi les autres élevages de volailles de cette zone. A partir de l’analyse des données épidémiologiques et phylogéniques des virus, des mesures de prévention et de gestion, des caractéristiques de la filière avicole et de l’environnement dans cette zone, nous avons étudié les hypothèses les plus probables d’introduction du virus dans ces élevages, de diffusion entre élevages et les facteurs ayant contribué à prévenir la diffusion de l’infection. Les résultats montrent trois introductions distinctes dans des élevages en claustration de canards, à rôtir et reproducteurs, et une diffusion secondaire vers un élevage de pintades et de poulets de chair en claustration. La zone apparait notablement exposée à l’avifaune sauvage à risque, du fait de la forte présence de zones humides. L’hypothèse majeure retenue pour la contamination de ces trois foyers primaires est le contact indirect avec l’environnement contaminé par l’avifaune sauvage à la faveur d’une rupture dans la biosécurité appliquée quotidiennement. Celle privilégiée pour la diffusion vers le foyer secondaire est la transmission par voie aéroportée via des aérosols/poussières lors des opérations de dépeuplement du foyer voisin. La forte mobilisation des acteurs locaux a permis la claustration de l’ensemble des volailles en élevage sur la zone, la rapidité de détection et de dépeuplement des foyers, le dépeuplement préventif ou départ anticipé vers les abattoirs des lots pour les élevages à proximité des foyers, ce qui a contribué largement à la maitrise de la diffusion.