Avis de l'Anses relatif à l’évaluation des stratégies de lutte anti-vectorielle (LAV) - Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport D’expertise Collective) Année : 2022

Avis de l'Anses relatif à l’évaluation des stratégies de lutte anti-vectorielle (LAV)

Antoinette Ludwig
  • Fonction : Auteur
Claude Saegerman
Johanna Fite

Résumé

Les virus de la dengue, du chikungunya et du Zika ont été à l’origine d’importantes épidémies dans les territoires ultra-marins français ces dernières années. La métropole est également concernée du fait de l’extension de l’implantation du moustique Aedes albopictus, par la survenue récurrente depuis 2010, de cas autochtones de dengue ou de chikungunya dans le sud de la France ainsi que, pour la première fois en Europe, par la mise en évidence en 2019 de cas autochtones de Zika dans le Var. Les moustiques Culex sont également responsables de la survenue régulière de cas de West Nile Virus (WNV). Désormais, le risque d’infection lié aux agents pathogènes transmis par les moustiques vecteurs est généralisé sur l’ensemble des territoires français. Menaces pour la santé publique, ces épidémies ont également un impact sur l’offre de soins et plus globalement, sur l’ensemble de la société. Avec les changements globaux (changements climatiques, d’usage des sols et augmentation des transports de biens et de personnes notamment), les arboviroses sont devenues un sujet majeur de sécurité sanitaire et font l’objet de fortes attentes sociétales. Pour faire face à ces enjeux et mieux s’y préparer, en l’absence de traitements spécifiques et de vaccins contre ces arboviroses, il est nécessaire de lutter contre les moustiques vecteurs et de limiter les contacts entre les êtres humains et les vecteurs (voire les animaux réservoirs d’agents pathogènes dans le cas de zoonoses), en mettant en place des stratégies efficaces de lutte anti-vectorielle (LAV), adaptées aux contextes locaux. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la LAV doit reposer sur une démarche de gestion intégrée, définie comme un processus rationnel de prise de décisions pour l’utilisation optimale des moyens de lutte. Cette démarche doit viser à améliorer l’efficacité, l’efficience, l’acceptabilité, la pertinence écologique et la durabilité de la lutte. La LAV repose sur l’utilisation d’un panel d’outils et le recours à différentes techniques selon le couple vecteur-agent pathogène ciblé, le stade de vie du moustique (larve ou adulte), ainsi que les objectifs poursuivis. Elle peut viser : 1) la diminution des populations de vecteurs en dessous des seuils nécessaires à une transmission virale ; 2) l’évitement du contact hôte/vecteur pour empêcher la transmission de l’agent pathogène ; et/ou 3) l’élimination des populations vectrices dans une zone géographique donnée. Pour que la LAV soit efficace, les acteurs en charge de celle-ci doivent élaborer une stratégie tenant compte du contexte local et des ressources disponibles. Cette stratégie, orientée par la réglementation et parfois formalisée dans un « référentiel », est la combinaison de diverses actions (formation des professionnels, information de la population, mobilisation sociale, surveillance épidémiologique...) et de plusieurs outils et techniques : aménagements de l’environnement, lutte mécanique, lutte biologique, lutte chimique (insecticides et répulsifs), voire lutte génétique (technique de l’insecte stérile, technique de l’insecte incompatible...). Le décret n° 2019-258 du 29 mars 2019 relatif à la prévention des maladies vectorielles a confié aux Agences Régionales de Santé (ARS) les missions de surveillance entomologique et d’intervention autour des nouvelles implantations de moustiques vecteurs et des cas suspects d’arboviroses, afin de prévenir les épidémies. Depuis le 1er janvier 2020 pour la métropole, les ARS doivent conduire les actions de LAV ou bien les confier à des opérateurs qu’elles ont habilités (via un marché public), et dont elles assurent le financement. De plus, cette réforme fait désormais reposer la gestion des épidémies de maladies vectorielles sur le dispositif Orsec. Avec cette nouvelle réglementation, les opérateurs publics et privés susceptibles d’intervenir dans le champ de la LAV sont désormais plus nombreux et plus diversifiés qu’auparavant. Dans ce contexte, la notion de bonnes pratiques de LAV devient un enjeu majeur, afin que l’ensemble des acteurs de la LAV (ARS, opérateurs, collectivités, préfectures, services de l’État...) adoptent des stratégies efficaces, cohérentes et harmonisées. C’est dans ce contexte que l’Anses a été saisie le 28 février 2019 par la DGS pour travailler sur l’évaluation des stratégies de LAV en France, conduisant à développer un outil d’évaluation de la LAV à l’échelle territoriale (dit « EvLAV »), à destination des acteurs de la LAV.
Fichier non déposé

Dates et versions

anses-04073055 , version 1 (18-04-2023)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

  • HAL Id : anses-04073055 , version 1

Citer

Philippe Quénel, Frederick Arnaud, Christophe Boëte, Sarah Bonnet, James Devillers, et al.. Avis de l'Anses relatif à l’évaluation des stratégies de lutte anti-vectorielle (LAV). Saisine n° 2019-SA-0039, Anses. 2022, 19 p. ⟨anses-04073055⟩
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