Protoxyde d’azote - Bilan des cas rapportés aux Centres antipoison en 2020 - Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport D’expertise Collective) Année : 2021

Protoxyde d’azote - Bilan des cas rapportés aux Centres antipoison en 2020

Jean‐luc Bourrain
Weniko Caré
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1077160
Jean-Pierre Lepoittevin
Jacques Manel
  • Fonction : Auteur

Résumé

Le protoxyde d’azote (N2O, n° CAS 10024-97-2) désigné aussi sous le nom de « gaz hilarant » ou encore « proto », est détourné de son utilisation à des fins récréatives. Sont commercialisés du protoxyde d’azote à usage médical (mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote (MEOPA)) et du protoxyde d’azote destiné à un usage essentiellement culinaire (préparation de crème chantilly notamment en siphon). Ce dernier usage, disponible en vente libre, fait l’objet d’un détournement important ces dernières années par des jeunes adultes dans un contexte festif ou dans un cadre privé à domicile, avec l’utilisation de cartouches ou de bonbonnes de gaz N2O (une bonbonne équivalant à une centaine de cartouches). Le gaz est transféré depuis une cartouche vers un ballon de baudruche servant à l’inhalation mais la consommation du protoxyde d’azote via les bonbonnes est facilitée car il n’est pas nécessaire de disposer d’un cracker (ou décapsuleur) pour vider le gaz dans un ballon. Cette consommation est de de plus en plus répandue chez les adolescents et peut avoir des conséquences graves avec des atteintes neurologiques persistantes nécessitant une hospitalisation. Un rapport du Centre antipoison (CAP) de Marseille et de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, ex-Afssaps), incluant les données des Centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance et d’addictovigilance (CEIP-A) datant de 2007, démontrait déjà à l’époque cette tendance au détournement de cartouches pour siphons (CCTV, 2007). Plus récemment, plusieurs alertes sur le détournement d’usage de ce gaz à usage alimentaire ont été rendues publiques : fin 2019, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) a confirmé dans un communiqué de presse une augmentation des cas graves rapportés aux CEIP-A (Mildeca, 2019) ; en juin 2020, des messages ciblés vers les jeunes consommateurs et leur entourage ont été postés par la Mildeca sur les réseaux sociaux (Mildeca, 2020). En juillet 2020, l’Anses et l’ANSM publiaient simultanément leurs études sur les cas rapportés d’une part aux CAP et d’autre part aux CEIP-A, entre 2017 et 2019 (Anses, 2020 ; Réseau français d’addictovigilance, 2020 ; MSS, 2020). Les conclusions convergentes de ces deux études confirmaient l’utilisation récréative croissante de protoxyde d’azote chez les jeunes adultes avec dans certains cas, la survenue de symptômes neurologiques persistants et d’atteintes sévères de la moelle épinière. Considérant ces premiers bilans, l’ANSM a souhaité mettre à jour les données du réseau d’addictovigilance pour l’année 2020 et les compléter avec celles du réseau des CAP.
Fichier non déposé

Dates et versions

anses-03891318 , version 1 (09-12-2022)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

  • HAL Id : anses-03891318 , version 1

Citer

Christine Tournoud, Alain Aymard, Ingrid Blanc-Brisset, Jean‐luc Bourrain, Weniko Caré, et al.. Protoxyde d’azote - Bilan des cas rapportés aux Centres antipoison en 2020 : Rapport d’étude de toxicovigilance. Saisine n°2021-AST-0027, Anses. 2021, 35 p. ⟨anses-03891318⟩
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