Efficacité des traitements disponibles pour lutter contre les pucerons de la betterave - Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport D’expertise Collective) Année : 2021

Efficacité des traitements disponibles pour lutter contre les pucerons de la betterave

Résumé

Les pucerons, notamment Aphis fabae et Myzus persicae, sont très nuisibles pour les cultures de betteraves du fait de leur capacité à transmettre les virus responsables des jaunisses de la betterave. Jusqu’en 2018, la protection phytosanitaire était assurée par le traitement systématique des semences avec des substances actives de la famille des néonicotinoïdes (imidaclopride ou thiaméthoxam seuls, ou imadaclopride associé à la téfluthrine de la famille des pyréthrinoïdes), dont l’effet systémique permettait d’assurer une protection efficace jusqu’à la fin de la période à risques, sans qu’il soit besoin de procéder ultérieurement à un traitement des parties aériennes de la plante. Cependant, l’interdiction des néonicotinoïdes au 1er septembre 2018 instaurée par la Loi n°2016-1087 du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages a mis fin à cette possibilité d’usage. Dans son évaluation du 7 mai 2018 « mettant en balance les risques et les bénéfices relatifs à d’autres produits phytopharmaceutiques autorisés ou des méthodes non chimiques de prévention ou de lutte pour les usages autorisés en France des produits phytopharmaceutiques comportant des néonicotinoïdes » réalisée conformément à l’article L. 253-8 du Code rural et de la pêche maritime, l’Anses a recensé les alternatives disponibles au début de l’année 2018 et a calculé des indicateurs de risques et d’efficacité. Selon ce bilan, les alternatives phytopharmaceutiques aux néonicotinoïdes pour le traitement des pucerons de la betterave reposaient exclusivement sur le traitement foliaire avec une substance insecticide de la famille des pyréthrinoïdes, associée le cas échéant au pirimicarbe (famille des carbamates). En ce qui concerne les autres méthodes de lutte potentielles recensées, elles reposaient sur des microorganismes (champignons entomopathogènes), des médiateurs chimiques (issus de composés organiques volatils végétaux), la génétique avec le recours à des variétés résistantes au virus de la jaunisse de la betterave BWYV ou aux pucerons des espèces M. persicae ou A. fabae, les méthodes culturales (bandes fleuries, réduction de la profondeur et de la fréquence des labours, paillage naturel, cultures intercalaires, etc.) et la stimulation des défenses des plantes (apports d’azote et de soufre, biostimulants, etc.). Aucune méthode physique n’a été recensée. Sur cette base, aucune dérogation interministérielle n’avait été octroyée pour l’usage de néonicotinoïdes vis-à-vis des pucerons de la betterave. En 2020, la forte pression de populations de pucerons et la forte pression parasitaire qui en a résulté a conduit à l’octroi d’une dérogation au titre de l’article 53 du règlement 1107/2009 pour autoriser 3 applications foliaires d’un produit insecticide à base de spirotétramate. Cette dérogation permet au besoin de compléter les traitements déjà autorisés, notamment le recours à un produit à base de flonicamide, rendu possible dès le stade 2 feuilles par décision de l’Anses du 29 avril 20201. Pour faire face à une telle situation phytosanitaire en 2021 et pour répondre à la demande des acteurs de la filière de la betterave sucrière, une loi2 a été votée le 14 décembre 2020 pour permettre l’utilisation dérogatoire des produits phytopharmaceutiques à base de néonicotinoïdes pour la culture de betterave. Les semences de betterave traitées avec des produits phytopharmaceutiques à base de néonicotinoïdes (imidaclopride ou thiaméthoxame) pourront être utilisées, après reconduction de la dérogation, jusqu’en 2023 au plus tard. Afin d’anticiper au mieux les difficultés qui pourraient être de nouveau rencontrées en 2021 et accélérer les travaux de recherche et de développement dans les directions les plus prometteuses, il est demandé d’actualiser le bilan comparatif effectué en 2018 sur la base des options actuellement disponibles aux niveaux national et européen. A cette fin, il est demandé de : 1) Faire une synthèse des recherches en cours et des données scientifiques et techniques disponibles dans les différents domaines (pour développer des méthodes de lutte chimiques, physiques, génétiques, avec des microorganismes ou des macroorganismes, des pratiques culturales, des médiateurs chimiques ou des stimulateurs de défenses des plantes) ; 2) Faire des recommandations sur les besoins et les perspectives à court et moyen terme.
Fichier non déposé

Dates et versions

anses-03799074 , version 1 (05-10-2022)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

  • HAL Id : anses-03799074 , version 1

Citer

Hervé Jactel, Benoît Barrès, Romain Bonafos, Nicolas Desneux, Abraham Escobar-Gutiérrez, et al.. Efficacité des traitements disponibles pour lutter contre les pucerons de la betterave : Avis de l’Anses Rapport d’expertise collective. [0] Saisine n° 2020-SA-0102, Anses. 2021, 137 p. ⟨anses-03799074⟩
213 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More