Alternatives potentielles au formaldéhyde en pisciculture - Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport D’expertise Collective) Année : 2021

Alternatives potentielles au formaldéhyde en pisciculture

Jean-François Certin
  • Fonction : Auteur
Barbara Dufeu
  • Fonction : Auteur
Luc Fillaudeau
Pierre Lambert
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Sophie Le Bouquin-Leneveu
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Raymond Vincent
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Geoffrey Argiles
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  • PersonId : 1310669
Dominique Brunet
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1333731

Résumé

Le formaldéhyde a été classé en 2004 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) dans le groupe 1 des cancérogènes avérés pour l’espèce humaine et cette classification a été confirmée en octobre 2009 sur la base de l’induction de tumeurs du nasopharynx et de leucémies. Au niveau européen, une évolution du classement de cancérogène de catégorie 2 à cancérogène de catégorie 1B a été adoptée par le règlement (UE) n° 605/2014 de la Commission du 5 juin 2014 modifiant aux fins de son adaptation au progrès technique le règlement CLP. En France, l’arrêté du 13 Juillet 2006 a ajouté « les travaux exposant au formaldéhyde » à la liste des substances, mélanges et procédés cancérogènes au sens de l’article R. 4412-60 du code du travail. La recherche de substitution des agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) de catégorie 1A ou 1B est une obligation qui s’impose à l’employeur. Elle est énoncée dans les principes généraux de prévention à l’article L. 4121-2 du code du travail et est renforcée à l'article R. 4412-66. Ainsi, l’employeur doit pouvoir justifier des démarches fructueuses ou infructueuses qu’il a entreprises en vue de la substitution de tous les agents ou procédés CMR de catégories 1A et 1B inventoriés sur le lieu de travail. Le résultat de ces investigations doit, notamment, figurer dans le document unique d’évaluation des risques. Seul un argumentaire technique fondé est recevable pour justifier de la non-substitution d’un agent ou procédé CMR de catégorie 1A ou 1B par un agent ou un procédé non ou moins dangereux. Lorsque la substitution s’avère impossible, l’employeur doit mettre en œuvre tous les moyens permettant de réduire l’exposition en utilisant des mesures de prévention et de protection adaptées (système clos, autres moyens de protection collective, puis moyens de protection individuelle mais également formation et information du personnel, surveillance médicale). Compte-tenu de ces nouvelles informations sur les propriétés de danger du formaldéhyde et la priorité à la substitution en matière de gestion des risques professionnels, l’Anses a été saisie, en date du 09 octobre 2014, de manière conjointe par la direction générale du travail (DGT), la direction générale de la santé (DGS), la direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la direction générale de la prévention des risques (DGPR), pour une « Demande d’avis relatif à l’utilisation de substituts au formaldéhyde dans différents secteurs d’activité ». Il est demandé à l’Anses d’éclairer les pouvoirs publics :  sur l’intérêt du formaldéhyde par rapport aux autres substituts pour le diagnostic en matière d’anatomie et cytologie pathologiques dans les situations de routine et dans des situations particulières pour lesquelles le formaldéhyde reste indispensable et qu’il conviendra de préciser ;  sur l’intérêt du formaldéhyde par rapport aux autres substituts pour les actes de thanatopraxie, avec un état des lieux sur les travaux en cours au niveau européen dans le cadre du règlement biocide en matière d’évaluation de la substance active formaldéhyde (TP 2, 3, 20 et 22). Par ailleurs, les directions souhaiteraient disposer, dans le cadre des travaux menés sur les substituts au formaldéhyde en anatomie et en cytologie pathologique, d’une analyse sur les possibilités d’utilisation de ces substituts dans certains types de produits biocides, et notamment en TP 22, et sur les conséquences éventuelles en termes de toxicité et d’écotoxicité ;  sur l’intérêt du formaldéhyde par rapport aux autres substituts pour l’utilisation en alimentation animale en tant qu’auxiliaire technologique pour la protection contre la dégradation ruminale, en tant qu’additif conservateur, en tant qu’additif d’ensilage et en tant qu’additif visant à limiter ou à réduire la charge microbienne des organismes pathogènes présents dans les aliments des animaux ;  sur l’intérêt du formaldéhyde par rapport aux autres substituts pour l’utilisation en alimentation humaine en tant qu’auxiliaire technologique pour d’une part la fabrication de certains alginates et d’autre part l’utilisation comme bactériostatique dans la filière du secteur du sucre ; Les utilisations du formaldéhyde dans les 4 secteurs d’activité précédemment décrits s’inscrivent dans un contexte où il existe, d’une part un référentiel international ou une autorisation de mise sur le marché qui a été délivrée par les autorités européennes ou françaises légitimant ces usages du formaldéhyde et d’autre part, les obligations du code du travail qui, suite à la classification du formaldéhyde, indiquent que la première des actions à mener est la substitution. Les ministères de tutelles demandent à l’Anses de justifier l’intérêt du formaldéhyde par rapport aux autres substituts dans ces secteurs d’activités. Les experts de l’Anses estiment que la question posée revient à justifier l’utilisation d’un cancérogène de catégorie 1B par rapport à des substituts potentiellement moins dangereux. Les experts préfèrent se poser la question dans le sens inverse en identifiant des substituts moins dangereux capables de substituer la substance cancérogène dans les 4 secteurs d’activités. Le formaldéhyde est également utilisé en pisciculture. L’inspection des élevages piscicoles menée par les agents du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation en vue de l’obtention de leur agrément sanitaire, a révélé l’utilisation de formaldéhyde dans les bassins d’élevage. Cette utilisation est destinée au traitement des bassins en présence des poissons en usage préventif ou curatif contre les ectoparasitoses (costiase notamment). Le ministère de l’agriculture a développé un plan d’action pour le développement de la filière aquacole et des travaux sont menés pour améliorer la disponibilité des médicaments vétérinaires dans cette filière. L’absence de médicaments vétérinaires disponibles pour le traitement antiparasitaire des poissons a été soulevée dans le cadre de ces travaux. La Direction générale de l’alimentation (DGAL) a également sollicité l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) au sein de l’Anses pour évaluer les possibilités de recours à l’importation d’un médicament vétérinaire à base de formaldéhyde autorisé en Espagne. Les experts de l’Anses ont développé une méthode de travail afin de pouvoir comparer et évaluer des substituts à une substance chimique dangereuse en s’appuyant sur une revue de la littérature. La description de cette méthode fait l’objet d’un rapport de l’Anses intitulé « Document méthodologique de comparaison des alternatives à une substance chimique » (Anses 2018). La méthode a été appliquée aux substituts identifiés dans les secteurs d’activité ciblés dans la saisine et dans l’auto-saisine. Le présent avis détaille la partie de l’auto-saisine 2016-SA-022 relative à l’application de la méthode aux alternatives potentielles au formaldéhyde dans le secteur de la pisciculture. [Saisine liée n° 2014-SA-0236]
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Origine : Accord explicite pour ce dépôt

Dates et versions

anses-03356388 , version 1 (28-09-2021)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

  • HAL Id : anses-03356388 , version 1

Citer

Jean-François Certin, Marc Baril, Corinne Bayourthe, Céline Botineau, Jean-Marc Brignon, et al.. Alternatives potentielles au formaldéhyde en pisciculture : Avis de l’Anses. Rapport d’expertise collective. [0] Saisine n° 2016-SA-0022, Anses. 2021, pp.148. ⟨anses-03356388⟩
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