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Rapport (Rapport D’expertise Collective) Année : 2016

État des connaissances concernant la contamination des poissons d’eau douce par les cyanotoxines

Guillaume Duflos
Valérie Fessard
César Mattei
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 991900
Nathalie Arnich
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1075629
  • IdRef : 074550594

Résumé

La consultation de l’Anses fait suite à l’observation d’efflorescences de cyanobactéries dans des plans d’eau en 2014 et en 2015 ayant conduit à une interdiction temporaire des activités de pêche professionnelle et de loisir en même temps que les autres activités récréatives (baignade, activités nautiques), compte tenu du risque de contamination des poissons par des cyanotoxines. ,Le terme cyanobactéries désigne des microorganismes procaryotes photosynthétiques à Gram négatif dont la pigmentation peut varier du bleu-vert au rouge. Elles sont aussi désignées sous le terme d’algues bleues. Ces microoganismes sont classés du point de vue systématique dans le règne des Eubactéries bien qu’ils aient longtemps été rangés dans le règne végétal car ils présentent, outre des propriétés spécifiques des bactéries, des caractéristiques propres aux algues. La structure cellulaire est similaire à celle des bactéries et caractérisée en particulier par l’absence de noyau et d’organites intracellulaires. Comme les algues, la plupart des cyanobactéries des eaux continentales possèdent de la chlorophylle a, et non de la bactériochlorophylle comme certaines bactéries. Elles renferment généralement, comme autres pigments photosynthétiques, des phycobiliprotéines et réalisent une photosynthèse productrice d’oxygène en utilisant l’eau comme donneur d’électrons. Les cyanobactéries se développent principalement dans les milieux dulçaquicoles, mais elles sont aussi présentes dans les milieux saumâtres et marins. Lorsque les conditions environnementales (température, nutriments) leur sont favorables elles prolifèrent de manière massive et rapide (en quelques jours), on parle alors d’efflorescence (« bloom » en anglais). Dans certains cas, ces proliférations sont facilement observables par un changement de couleur de l’eau et la formation d’écume ou de mousse. Cependant, l’absence d’écume ne constitue pas un critère permettant d’écarter la présence éventuelle des cyanobactéries. Leur présence est signalée sur tous les continents et la préoccupation internationale est croissante vis-à-vis des risques sanitaires associés. L’augmentation du nombre de barrages et de réservoirs dans les zones en manque d’eau ainsi que celle des apports nutritifs liés à la pollution des eaux de surface contribuent à favoriser ces proliférations. Certaines espèces de cyanobactéries produisent des toxines appelées cyanotoxines qui comprennent une grande variété de structures chimiques et de mécanismes d’action. En fonction de ces derniers, les cyanotoxines sont classées en hépatotoxines (microcystines, nodularines, cylindrospermopsines), en neurotoxines (anatoxines, saxitoxines et dérivés), en dermatotoxines à effet irritant (lyngbyatoxines, aplysiatoxines). Les cyanotoxines sont principalement intracellulaires, mais elles sont libérées dans l’eau sous forme libre lors de la lyse des cellules, en particulier au cours de la phase de sénéscence de l’efflorescence (Rapport commun Afssa/Afsset, 2006).
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Dates et versions

anses-01419666 , version 1 (14-05-2019)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

  • HAL Id : anses-01419666 , version 1

Citer

Ronel Biré, Guillaume Duflos, Valérie Fessard, César Mattei, Nathalie Arnich. État des connaissances concernant la contamination des poissons d’eau douce par les cyanotoxines : Rapport d'appui scientifique et technique. [0] Saisine n° 2015-SA-0206, Anses. 2016, 262 p. ⟨anses-01419666⟩
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